Histoires de border est une tribune personnelle où je ne prétends rien si ce n'est partager avec des passionnés. D'aucun y trouvera de l'info...
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mise à jour le 15/03/2023
Pen et Putsch – les cadors
Il arrive que le destin, pas toujours bien intentionné, vous complique la vie.
Pour le coup choisir entre Pen et Putsh n'est pas des plus désagréables dilemnes même s'il est compliqué.
A un moment de ma vie, de manière subite et brutale, je me retrouvais chargé de nombreux chiens. Ce n'est donc qu'à 12 et 15 mois d'âge que je commence à dresser Pen et Putsch. Ils sont demi-frères par leur père, déclarés et manifestent tous les deux une forte volonté au travail, comme je les aime, des futurs cadors !
La comparaison des deux va se poursuivre tout au long de leur dressage, ils évoluent au même rythme dans l'apprentissage. Notons que sur ce point, même si je dois m'employer au quotidien pour maîtriser ces deux mentals aussi forts, ils m'économisent pas mal de gamberge puisque lorsque je réfléchis sur l'un, je réfléchis sur l'autre.
Mais au final, me voici, quel luxe, confronté à un cruel choix : lequel garder?
Ils sont devenus deux excellents chiens de travail, puissants, intelligents, fiables. Le chien parfait n'existant pas, c'est un petit détail qui fera la différence : Pen a une ouverture et une vitesse hors norme. C'est donc Putsch que je paufine en lui apprenant le travail de la traite puisqu'il partira travailler sur un grand troupeau de brebis laitières dans la zone du Roquefort.
Pour Pen et moi, l'histoire commence.
Wind – du basique
Ipsi mise à part, mais pour avoir été la première elle a tous les mérites à mes yeux, je n'aurais eu jusque là que des chiens hors norme à dresser : Moai, Nam, Lyn, Nel, Shep.
Bien-sûr des chiens idéaux pour un enthousiasme équivalent, mais un trompe l'oeil terrible. Tous les borders ne cumulent pas autant d'aptitudes au travail. Et quand j'aborde le dressage de Wind, une nouvelle question se pose : quelle sera ta motivation quotidienne au dressage de chiens basiques?
La réponse est en trois temps :
1- l'incompréhension. Et oui pour commencer il me faut un peu de temps pour analyser et accepter que mon référentiel est mauvais. Ma chance a été de ne dresser que des surdoués jusque là, mais eux seuls ne doivent pas constituer ma grille de lecture, sous peine de disqualifier n'importe quel nouveau chien.
2- l'abnégation. Piocher, répéter, patienter, simplifier, sang froid, persévérer, y croire, sont quelques vertues au dressage...
3- l'extraction de valeurs. Finalement ces supers chiens qui constituent mes premières expériences vont rendre service à tous les suivants. Car sous réserve de volonté de ma part et tout en respectant leur personnalité, je vais toujours chercher à faire éclore les talents de chacun, en les poussant vers ce que les Moai, les Shep, les Lyn m'ont appris.
Wind de La Plume de la Bergerie est aujourd'hui une chienne très complète et extrêmement précieuse à son patron et ses 600 brebis bmc.
Lyn – le casse tête ISDS
Regarder Lyn au travail aujourd'hui est un vrai régal. Elle est poussante, ouvre au large, dans tous les sens, à la voix et au sifflet, à distance comme en bâtiment, mord sur commande, brebis, chèvres, vaches. Mais alors pourquoi "casse tête"?
Ceux qui m'ont vu en cours de dressage avec Lyn vous le diront, ils ont doutés...
Lyn est née en Irlande chez Patrick Byrne, un handler bien connu. Elle est d'ailleurs une fille de Lad (du même Patrick Byrne) dont la progéniture se vend comme des petits pains. Elle est ainsi la soeur de Limber champion d'Irlande spécial border 2018. Lyn a été importée en France par un premier acheteur. Celui-ci l'a ensuite revendu à un second. Ce dernier me l'a enfin confiée.
Bref quand elle arrive chez moi, elle a déjà trois ans, n'a jamais vu un mouton, et je suis son quatrième propriétaire.
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Pas d'excuse me direz-vous ! Je suis bien d'accord de ne pas démarer un chien au travail en l'affublant de son passé et de bien d'autres choses dont nous sommes souvent les responsables. Mais quand je commence à dresser Lyn, elle transpire tout cela, dans la tête de cette jolie frimousse, assurance, confiance, écoute, excitation, morsure, alliance, tout est un problème.
J'AI MARCHE SUR DES OEUFS PENDANT DES SEMAINES !!!!!
J'ajoute que le casse tête a aussi été administratif pour qu'enfin Lyn obtienne ses papiers Kennel Club, ISDS et LOF, avant sa première portée.
Encore une fois j'ai beaucoup appris avec Lyn. Elle est aujourd'hui un assesseur et une mère remarquable.
Shep – le génie
Si l'article à écrire sur Shep est aussi court que son dressage au troupeau, alors il est déjà terminé.
O'Shep est un fils de Ben et de Meg, il a trois mois quand on me le confie. J'ai adoré ce chiot, très proche de l'homme, pas compliqué, magnifique, des allures exceptionnelles, un marathonien incroyable (oui plus que les autres qui sont déjà infatigables).
Dès ses premières mises au troupeau, Shep montre l'ouverture, la gestion, le contrôle, le pas d'un chien dressé et même expérimenté. Des attitudes pareilles me changent des débuts prédateurs des Moai, Nam et Nel que je viens de dresser. Comme grâce à toute nouveauté, j'apprends énormément pendant le dressage de Shep. Lorsque je l'entraîne, une de mes plus grosses difficultés est de ne pas l'admirer quand il travaille.
Trois semaines après avoir débuter, me voici dans le champs, Shep à ma gauche, un acheteur potentiel à ma droite. Cinquante brebis sont éparpillées (oui vraiment) sur les deux hectares qui nous font face. Envoyer un jeune chien en recherche dans cette situation est rarement la garantie d'un résultat propre mais plutôt d'un "feu d'artifice". Et pourtant je regarde Shep à mes pieds et je m'entends dire "gauche".
Shep part alors comme un boulet de canon en longeant les haies du champs. 200 mètres plus loin il arrive derrière les brebis les plus éloignées, là il ralentit sa course et se met en contrôle, de simples coups de tête et quelques rapides enjambées de gauche et droite lui font rassembler tout ce qui bouge. A distance il conduit alors toute la troupe sur nous. Les brebis nous entourent désormais. Pendant ses courtes minutes je n'ai donné qu'un seul ordre à Shep : le "gauche" de départ ! L'acheteur me dit alors : "je prends".
Ce moment est gravé dans ma mémoire et pour son dernier travail ici, ce border génial m'a donné une ultime leçon : croire en son chien.
Nel – un patron sinon rien
Et Nel alors ? Vous lirez souvent qu'il n'est pas conseillé de garder et d'élever deux chiots de la même portée. Alors évidemment j'ai voulu essayer !
Des deux frères, Nel est donc le moins grand, le poil long, le plus tardif, déclaré à huit mois. Il va aussi s'avérer le plus compliqué (oui je sais je l'ai déjà dit pour Nam) : les débuts sont très raides, Nel ne pense qu'à me "gruger" pour mordre. Je le redis là encore : je veux apprendre, je vais apprendre.
Au final Nel sera un très bon chien de travail, doté d'un tempérament guerrier qu'il exprime pleinement aujourd'hui en exploitation et dans la montagne basque sur de grands troupeaux de brebis laitières et vaches allaitantes. Paradoxallement on développera ensemble une excellente écoute (un stop rare). Mais à l'image de ses débuts, Nel ne donnera jamais son travail qu'à un véritable patron.
Nam – le regret
Parce que, vous l'aurez compris, le dressage est juste une passion pour moi, rien d'étonnant de chercher à multiplier les expériences. Revenons donc à un des petits gars présentés plus haut.
Des deux frères, Nam est le grand, le poil court, le plus précoce, déclaré à trois mois. Il va aussi s'avérer le plus compliqué : il travaille magnifiquement mais uniquement lorsque je ne suis pas là ! Il suffit que je me retourne pour en faire une alternance de timoré/mordeur. Je veux apprendre, je vais apprendre.
Au final Nam sera rapidement un excellent chien de travail, avec des attitudes exceptionnelles. Et surtout un pas, oui UN PAS, que je regrette vivement, que j'espère un jour retrouver dans un chien. Si tel est le cas, alors cette fois, je ne le vendrai pas.
Le doute – mon meilleur ennemi
La première fois que je me rends chez un formateur, Moai a dix mois. Je le mets au mouton, je patauge. Ce chien est très doué, mais une fois aux brebis je n'existe plus.
Face à la détermination de Moai, je marche sur une arrête montagneuse étroite. D'un côté je tombe et c'est la démission, de l'autre je décroche plus ou moins bas et j'en fais un chien vaguement utilisable.
Et le formateur de conclure la journée par : « si tu veux je te l'achète 2000 € tout de suite. »
Alors céderai-je à la pression ? Au doute ?
Une information me porte alors et me portera toujours : « c'est dans ces chiens là qu'on fait les meilleurs chiens de travail. »
Sur cette escalade vers le sommet je choisirai de m'accrocher, de devenir encore plus déterminé que lui, dans l'espoir d'en faire le très bon chien qu'il est.
Nam et Nel – les 2 gars
Ipsi est confirmée, Moai est démarré, et apprendre le border collie au troupeau commence vraiment à me passionner. Je me nourris de tout ; mes chiens, ceux des autres, les rencontres, les stages, les petites phrases, des bouquins, internet, des vidéos, des annonces, des dvds... Je salue ici la littérature anglo-saxonne pour sa variété et sa pertinence, yes indeed !
Mais le top pour apprendre c'est quand même d'en « bouffer ».
Le jour où je vois cette annonce de deux chiots à vendre dans cette ferme du limousin, ce n'est pas ma réflexion qui m'y envoie mais mon instinct.
C'est ainsi qu'arrivent Nam et Nel. Deux magnifiques frangins de deux mois et demi, nés d'une mère qui travaille sur ovins, d'un père inscrit mais non confirmé travaillant sur vaches allaitantes. Bref deux gars sortis de nulle part, mais nous en reparlerons.
Ipsi - Inscrite !
Les mois passent et Ipsi travaille quotidiennement sur les chèvres et les brebis. Elle réalise pratiquement toutes les tâches dont beaucoup lui semblaient impossibles à son arrivée. Je me dis alors qu'il serait juste que je la présente à l'examen de confirmation. Pour le néophyte que je suis, je me plonge alors dans la lecture du site de l'Association Française du Border Collie. Le Livre des Origines Français (oui c'est "le livre" qui est français) du Border Collie est ouvert, ce qui permet d'inscrire des chiens à titre initial.
Je n'ai pas passé d'examen depuis longtemps, mais ayant dans ma jeunesse usé quelques pantalons sur les bancs d'institutions d'enseignement variées, je prends les choses au sérieux. Un tour par l'école véto de Toulouse pour qu'Ipsi nous dise qu'elle est indemne de tares occulaires (APR et AOC). Quelques entraînements spécifiques dans le style confirmation blanche. Et nous voici sur le terrain devant l'expert confirmateur.
Ce jour là je découvre Ipsi. Je sais qu'elle est très sociable, froide au travail, aimant faire plaisir, mais je ne sais pas qu'elle ne connait pas la pression. Alors que je ne suis moi-même pas totalement confiant pour cette grande première, Ipsi transcende tous les exercices demandés.
Je me plais à croire qu'Ipsi savait l'importance pour moi d'avoir un chien au LOF.
Moai - L'aviateur
Moai a maintenant 3 mois et on le sait depuis son arrivée à 2 mois, il est déclaré aux brebis. C'est le premier chiot que j'élève et je veux faire les choses bien. Non non tu ne prendras pas l'habitude d'essayer de les choper à travers les barrières en traînant à la chèvrerie. Non non je ne souhaite pas te voir prendre un coup de tête qui risquerait de te dégoûter du travail. Je m'applique.
Mais forcément un jour la porte est mal fermée, Moai sait que je rentre les brebis de pâture, le voici qui galope vers le troupeau. Surtout garder son calme, essayer de l'attraper, sans crier. Trop tard, on y est, ce qui ne devait pas arriver arrive : une lacaune se retourne.
C'est alors que la 40150 et moi-même découvrons Moai : il est couché, il ne recule pas, la brebis charge confiante, Moai la mord. Et son truc c'est les oreilles ! Voici donc la lacaune plus que surprise qui tourne les talons avec une petite boule noire qui tournoie pendue à son oreille.
Alors que tout cela aurait pu tourner au désastre, chacun a beaucoup appris.
Le rêve d'un chien puissant prend forme.
Les castillonnaises – Une pièce de plus au puzzle
La brebis castillonnaise est une jolie race rustique à effectif limité des Pyrénées ariégeoises. J'en sauve une dizaine de la réforme. Elles sont la pièce manquante : le type de caractère ovin que je n'ai pas à la ferme. Leur seule contrainte en échange de la poursuite de leur vie est de participer activement au dressage des chiens. Elles sont fuyantes mais savent aussi marcher au pas, se retournent peu, et surtout... ne m'écrasent pas les pieds comme ces mammouths de lacaunes !
Je ne dis pas que les voisins ne les verront pas passer anarchiquement sous leurs fenêtres de temps en temps. Mais le décor est maintenant planté, les moutons sont là, les chèvres sont taries, les céréales semées.
Je passerai l'hiver à dresser Ipsi.
(réponse : les 2 de droite)
Les clun forests – Un début en fanfare
Quel est l'élément indispensable pour jouer au football nous demandaient les militaires au test des 3 jours : le terrain, les cages ou le ballon ? Le ballon bien-sûr ! Et bien pour dresser un chien il faut répondre les 3 mon capitaine : le bonhomme, le chien, et du bétail.
Mes chèvres peuvent faire l'affaire. Leur comportement peu grégaire est d'ailleurs un atout pour éprouver les capacités à rassembler du chien de berger. Mais le quotidien des miennes est de faire du lait pour les fromages. Laissons-les ruminer.
Mes brebis lacaunes laitières peuvent faire l'affaire. Elle sont grégaires, lourdes à déplacer, se retournent facilement. Elle conviendront à certains moment du dressage mais surtout pas pour démarrer la débutante Ipsi.
Voici donc qu'interviennent une demi-douzaine de brebis clun forests prêtées par Elisa. Une race fuyante inconnue de mon village de Thédirac avant le soir où je les rapporte. A peine giclées de la bétaillère et la soirée s'organise : tu prends la voiture, tu vas par là, moi je prends à rebours, «dites j'ai vu 2 têtes noires descendre la route », «allo, c'est à vous la brebis dans mon jardin ?», etc.
Bref, une semaine mouvementée, un début remarqué.
Pour dresser mes chiens, il me faudra mes brebis et des bonnes clôtures.
Moai – Le cadeau
Galvanisé par l'arrivée d'Ipsi pour travailler à la ferme, me voici au 3ème jour de stage. Si je souhaite mettre du border dans ma vie, un chien va m'y plonger. Ce jour là, le formateur arrive avec 4 chiots mâles de 2 mois. Il lui sont nés d'une de ses meilleures chiennes malheureusement pas encore confirmée lors de la saillie. De fait ils ne peuvent être inscrits au LOF. Donc il les donne !!!
A certains moment de notre vie, on ose laisser parler notre grain de folie.
Me voici en compagnie du formateur devant ces 4 petits gars noirs et blancs.
- Moi : Lequel je dois choisir ?
- lui : Je ne sais pas.
Un coup de pelle par terre...
- Moi : Ok, celui du fond j'en veux pas ; je prends celui là, le plus noir.
- lui : c'est celui-là que j'aurais choisi.
Waou ! Même ce pro aurait fait le même choix que moi ?
Sur le coup je me suis persuadé qu'il avait dit cela pour me faire plaisir. Ensuite j'ai cherché les raisons, les indices pour lesquelles c'était celui là qu'il fallait choisir. Des années plus tard je sais qu'il aurait effectivement choisi ce chiot. Ou plutôt je sais qu'il aurait déposé son mental dans l'herbe, inspiré l'air lotois, puis tiré ce chiot parmi les 4.
Le cadeau c'est ce chiot, ce chiot c'est Moai.
Ipsi – Ma bouée
Quand on s'est habitué à manipuler les bêtes avec un chien, il est difficile de s'en passer.
Ipsi arrive à l'âge de 3 ans, un soir à 23h. Le lendemain à 9h je suis avec elle au 2ème jour de stage troupeau. Elle semble déjà dingue de moi. Elle l'est toujours.
Sans être géniale Ipsi est une chienne précieuse, elle fait le boulot, elle est dévouée.
On apprend de ce genre de chien la différence entre la puissance et le courage. Rien n'est impossible pour cette chienne pourvu qu'elle ait confiance en moi. « Tournée » par les chèvres à son arrivée, elle domine aujourd'hui le troupeau et peut même travailler sur vaches.
Ipsi est le chien de ferme type. Elle a l'instinct pour travailler qui vous fera penser qu'elle est douée. Elle présente une ouverture naturelle magnifique qui vous fera croire qu'elle saura faire toute seule. Elle est tellement gentille et séduisante, impossible qu'elle ne vous écoute pas !
Tout cela étant posé, si vous ne faites aucun dressage, Ipsi partira quand elle aura envie, et uniquement à droite chercher une partie du troupeau. Au rythme qu'elle a choisi, et le nez dans le cul des brebis elle vous les ramènera sans prendre aucun ordre. Une fois les bêtes rentrées, vous ne pourrez que la féliciter car vous souhaiterez que demain elle ait envie de recommencer. Et puis au fond, vous n'avez rien mis en œuvre pour que ça se passe mieux !
Ipsi sera le premier chien que je dresserai.
Joy – Le premier chien
Pour débuter, et comme la plupart d'entre nous, j'ai excellé sur un point en particulier : rater mon premier border.
C'est avec Joy que je participe à ce premier jour de stage. Un caractère compliqué, peu de talent, mais sûrement déjà trop relativement aux miens de l'époque.
Comme beaucoup d'agriculteurs (et pas que), on pense que les chiens de cette race sont précoces, surdoués, qu'ils se dressent tout seul, facilement. Autant de lieux communs qui nous conduisent à rejeter la faute sur ce xième border qui végète dans la cour de la ferme. Tout ça parce que sur la 10aine qui se sont succédés, un rentrait les vaches tout seul à 17h pétante.
Joy, une chienne récupérée de la compagnie et replacée en compagnie.
Ben - L'étincelle
Un jour comme ça, je m'inscris à un stage chien de troupeau. Je pense alors m'octroyer une journée de vacances entre 2 traites des chèvres. Le formateur qui officie, je ne le connais pas. La matinée est théorique, studieuse, mais ça me change du boulot quotidien de la ferme.
La pratique est pour l'après-midi. Chacun son chien en laisse, une prairie, un cercle, 15 brebis, le formateur lance son chien sur une gauche, Ben part, l'histoire démarre.
Des années après je visualise encore précisément les trajectoires de ce chien génial. Llanfarian Ben avale la périphérie du terrain sur un rythme surréaliste, concentré sur les moutons, s'immobilise net à peine le stop sifflé, 2 mètres à droite, un pas à gauche.
Sa vie c'est le mouton, il y aura du border dans la mienne.